Les émotions... comme une vague

 

Lorsqu’un enfant vit une émotion forte, il ne cherche pas à vous défier ou vous manipuler. Il apprend simplement à naviguer à travers une expérience intérieure intense, qu’il ne comprend pas encore complètement.

Punir, ignorer, minimiser ou tenter de faire disparaître cette émotion, c’est un peu comme vouloir bloquer une vague : plus on essaie de la retenir, plus elle gagne en puissance. L’enfant, lui, n’a pas les outils pour gérer cette intensité.

Et parfois, même permettre à l’enfant d’éviter la source d’inconfort, par exemple en cherchant à lui éviter une frustration, revient aussi à tenter de bloquer la vague. Ce réflexe empêche l’enfant d’expérimenter, à petites doses, la déception, la peur ou la colère nécessaire au développement émotionnel.

Au contraire, accompagner, écouter et accueillir, c’est comme lui tendre une planche de surf au cœur de la tempête. En restant calme et présent, le parent offre un point d’ancrage sécurisant. L’enfant apprend alors que les émotions, même fortes, peuvent être traversées sans danger, et qu’il est possible de retrouver le calme après la vague.

Ce moment d’accompagnement est précieux. c’est dans ces instants que l’enfant apprend à reconnaître ce qu’il ressent, à le nommer, à le comprendre et, petit à petit, à le réguler par lui-même.

 

Accompagner un enfant dans ses émotions ne veut pas dire accepter tous les comportements, mais accueillir ce qu’il vit. Les deux sont possibles. On peut poser des limites tout en demeurant empathique.

Chaque vague est une occasion d’apprendre, un peu plus apaisé à chaque traversée.


Le coffre à outils du parent

Aujourd’hui, surtout en matière de parentalité, nous sommes exposés à une multitude de conseils, d’astuces, de vidéos, d’articles, de formations en ligne, de podcasts et d’approches éducatives de toutes sortes.

Dans mes rencontres en psychoéducation avec les familles, je remarque d’ailleurs que grâce aux réseaux sociaux, les parents sont de plus en plus informés et sensibles aux approches de parentalité bienveillante, ce qui est très positif en soi. Cependant, le revers de la médaille, c’est que cette abondance d’informations peut amener les parents à se mettre une grande pression pour trouver LA bonne intervention pour leurs enfants.

 

Tu es peut-être rempli(e) d’informations, d’outils et de stratégies, mais tu ne sais plus trop quand ni comment les utiliser. Cette surcharge finit par créer une certaine forme de stress et de doute, au lieu du sentiment de confiance que tu recherches au départ.

À force de vouloir bien faire, plusieurs parents finissent par ressentir une pression de performance parentale : comme s’il fallait tout connaître, tout appliquer, tout maîtriser. Comme s’ils allaient “bousiller” leur enfant s’ils n’appliquent pas leurs interventions correctement.

Pourtant, tous ces conseils ne sont pas là pour te remplacer, mais pour t’offrir des outils à mettre dans ton coffre à outils de parent. Un coffre unique, à ton image, que tu peux ouvrir quand tu en as besoin, et dans lequel tu choisis ce qui fait vraiment du sens pour toi et ton enfant.

Les conseils qu’on trouve sont souvent très bons en théorie, mais si tu te mets trop de pression à appliquer “la bonne méthode”, tu risques de t’éloigner de ton instinct parental, cette capacité naturelle à ressentir ce dont ton enfant a vraiment besoin, ici et maintenant.

Parce qu’en réalité, il n’existe pas une seule bonne manière d’éduquer un enfant. Chaque parent est différent. Chaque enfant aussi.

Les conseils de professionnels, les outils et les approches éducatives sont là pour remplir ton coffre à outils de parent, mais à chaque situation, c’est à toi de :

  • te connecter à ton instinct,

  • te connecter à ton enfant,

  • évaluer le contexte,

  • et surtout, te faire confiance : la plupart du temps, tu as déjà les ressources et les compétences pour savoir ce dont ton enfant a besoin.

Et si tu te trompes, ce n’est pas grave. On prend un pas de recul, on répare, et on tente de s’ajuster la prochaine fois.

Le parent reste le meilleur expert de son enfant. Aucun article, aucun conseil et aucun clip TikTok ne peut mieux le connaître que toi.


Recharger sa batterie pour mieux accompagner son enfant

On ne peut pas donner de l’énergie quand notre propre batterie est vide.
Avant d’être disponible pour mon enfant, je dois d’abord l’être pour moi-même.

Chaque jour, la parentalité demande beaucoup d’énergie : écouter, encadrer, répéter, consoler, accompagner… sans compter toutes les tâches et responsabilités qui s'accumulent. Tout cela vide graduellement notre batterie intérieure. Et quand elle est à plat, même les plus petites demandes et besoins de notre enfant peut nous surcharger.  

Prendre soin de soi, c’est accepter que ma batterie aussi a besoin d’être rechargée régulièrement. Cela veut dire …

  • Connaitre mes besoins, reconnaître mes limites, me donner la permission de ralentir, de demander de l’aide. 
  • C’est aussi nourrir ma santé mentale et émotionnelle, en m’offrant des espaces de ressourcement. A chacun sa façon de se ressourcer. 

 

  • C’est aussi reconnaître avec humilité que mon histoire personnelle influence ma façon d’être parent. Mes propres blessures, mes manques, mes modèles familiaux ou mes zones de vulnérabilité peuvent parfois teinter ma réaction devant certaines situations. En prendre conscience, c’est déjà faire un pas vers une parentalité plus consciente et bienveillante envers mon enfant, mais aussi envers moi-même.

Parce qu’un parent qui ne va pas bien n’a plus la même disponibilité émotionnelle : la patience s’effrite, l’empathie s’épuise, et la connexion devient plus difficile. Et ce n’est pas par manque d’amour, c’est simplement un manque d’énergie.

Quand je prends le temps de me recentrer, de me reposer et de nourrir mon équilibre intérieur, je recharge ma batterie émotionnelle. Et c’est à ce moment-là que je peux offrir à mon enfant le meilleur de moi-même. 

Prenez un moment pour réfléchir à ce qui pourrait recharger votre batterie. C'est parfois des petites choses très simples au quotidien, parfois un moment qui doit être planifié d'avance et parfois une réorganisation plus importante de notre quotidien. 

 Prendre soin de soi, ce n’est pas s’éloigner de son enfant, c’est mieux pouvoir s’en approcher.


Créez votre propre site internet avec Webador